De profundis de Emmanuelle Pirotte – Un OVNI littéraire !

Editions Le Cherche Midi - Année 2016 288 pages
Editions Le Cherche Midi – Année 2016
288 pages

Emmanuelle Pirotte est une auteure que j’ai remarquée lors de la Rentrée littéraire de 2015. À l’époque est sortie Today We Live que je souhaitais ardemment lire, et comme souvent le temps passe et je n’en ai pas eu l’occasion. Or de question de laisser passer la chance une deuxième fois.
Je remercie les éditions Le Cherche Midi et Babelio pour l’envoi de ce service presse.

Bruxelles, dans un avenir proche. Ebola III a plongé l’Europe dans le chaos : hôpitaux débordés, électricité rationnée, fanatismes exacerbés. Roxanne survit grâce au trafic de médicaments et pense à suivre le mouvement général : s’ôter joyeusement la vie. Mais son ex-mari succombe au virus, lui laissant Stella, une fillette étrange dont elle ne s’est jamais occupée. Quand une bande de pillards assassine sa voisine, Roxanne part pour un hameau oublié, où l’attend une ancienne maison de famille. La mère et la fille pourront-elles s’adapter à ce mode de vie ancestral et à cette existence de recluses ?
Entre dystopie et conte fantastique, De profundis est un roman hors normes. Une plongée en enfer, doublée d’une fabuleuse histoire d’amour.

Ce roman est un véritable OVNI littéraire que les libraires et bibliothécaires auront beaucoup de mal à classifier dans leurs rayons. De Pronfundis emprunte à plusieurs genres littéraires à la fois, cela aurait pu être une bonne chose si en bout de course le roman ne devenait pas brouillon. 

Ebola est un virus très dangereux responsable de milliers de morts sur la planète à l’heure actuelle, alors envisager que cette dernière est ravagée par Ebola III, pourquoi pas!
Ce roman est un roman d’anticipation, mais puisque plus aucun système étatique exerçant une quelconque autorité sur la population ne fonctionne, le roman vire vers le genre post-apocalyptique. À ce stade, j’attendais une dystopie comme le promettait le résumé. Cependant, je l’attends toujours. À aucun moment, le personnage de Roxanne ne se révolte contre la société mise en place. Certes, les habitants de Bruxelles ne sont pas heureux, mais ils ne vivent pas dans une société dystopique. Cela ressemble plus à une société anarchique. 

Roxanne est une femme qui n’a peur de rien. Elle attend le moment où la mort viendra la délivrer de sa misérable vie. Dealeuse le jour et consommatrice la nuit, elle n’a plus aucun espoir. Pourtant cette perte d’empathie ne date pas de l’arrivée d’Ebola. Roxanne est rongée par ses démons depuis des années ce qui l’a conduit à abandonner son mari et sa fille. Mais lorsque son ex meurt en lui léguant la garde de Stella, elle reconnaît que la vie à Bruxelles n’est pas la plus saine.

Est-ce un sursaut d’amour maternel ? Non, Roxanne est froide, complètement dénuée d’émotion. Il va falloir qu’elle voie sa fille presque abattue sous ses yeux pour qu’elle se réveille. Ce n’est pas une bonne mère et elle ne s’en cache pas. Son parcours et ses pensées égoïstes ne m’ont pas permis d’apprécier et de comprendre ce personnage. 

Quant à Stella, j’ai l’impression que cette enfant n’est pas faite de chair et de sang, mais juste une vue de l’esprit de sa mère.

Roxanne décide de quitter la ville avec sa fille et de se réfugier à la campagne pour rechercher la sécurité. À partir de ce moment, Ebola est oublié et avec lui la partie la plus intéressante du roman. Comme Roxanne qui se drogue pour rêver, j’ai moi-même eu l’impression d’être sous l’effet de psychotiques. On oublie le roman d’anticipation post-apocalyptique pour plonger dans le fantastique. Mon cerveau s’est littéralement débranché. Plus j’avançais dans le récit, moins je comprenais l’histoire et la démarche d’Emmanuelle Pirotte.

De Profundis se lit facilement grâce à la plume d’Emmanuelle Pirotte. Je reconnais totalement son talent pour l’écriture, mais son livre n’a ni queue ni tête. J’avais peur de me lancer dans sa lecture après les nombreux avis mitigés que j’ai vu fleurir sur la toile et je suis déçue de voir que le mien les rejoint.

Emmanuelle Pirotte n’a pas écrit une dystopie, ni un roman d’anticipation, mais une thèse sur l’immoralité du genre humain. Elle y décrit des scènes d’une extrême violence et l’humain en est malheureusement capable. Le portrait est peu flatteur, mais véridique. 

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Notes Lecture passable


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