Charlotte de David Foenkinos – Un drame poétique

Collection Blanche (Gallimard) - Année 2014 224 pages
Collection Blanche (Gallimard) – Année 2014
224 pages

Septembre a été placé sous le mois de la découverte. Je continue mon voyage du coté des romans contemporains sortis à l’occasion de la rentrée littéraire mais cette fois-ci c’est à la rentrée littéraire de 2014 à laquelle je me suis intéressée. « Charlotte » a remporté le prix Renaudot en 2014 et a longtemps été pressenti pour le Goncourt.
J’ai beaucoup entendu parlé de ce roman, et lorsque je me suis retrouvée devant le livre à la librairie cela était comme une évidence, je devais le lire.

Ce roman retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu’elle était enceinte. Après une enfance à Berlin marquée par une tragédie familiale, Charlotte est exclue progressivement par les nazis de toutes les sphères de la société allemande. Elle vit une passion amoureuse fondatrice, avant de devoir tout quitter pour se réfugier en France. Exilée, elle entreprend la composition d’une œuvre picturale autobiographique d’une modernité fascinante. Se sachant en danger, elle confie ses dessins à son médecin en lui disant : «C’est toute ma vie.» Portrait saisissant d’une femme exceptionnelle, évocation d’un destin tragique, Charlotte est aussi le récit d’une quête. Celle d’un écrivain hanté par une artiste, et qui part à sa recherche.

Je découvre David Foenkinos avec Charlotte, un roman très particulier car on ne peut pas rester indifférent face à sa lecture : soit l’écriture nous emporte dès les premières phrases, soit l’écriture nous laisse complètement indifférent.

Foenkinos ne m’a pas laissé indifférente au contraire, son style d’écriture m’a pris aux tripes. L’auteur a fait le choix d’écrire que des phrases courtes donnant la forme d’une longue poésie au roman. David Foenkinos explique que le style adopté est venu à lui parce qu’il n’arrivait pas à écrire l’histoire de Charlotte autrement.
L’auteur devait prendre une respiration à chaque fin de phrase comme s’il accouchait de son livre dans une immense douleur émotionnelle tellement Charlotte Salomon prend une place importante dans sa vie. Et cette douleur, je l’ai ressenti au plus profond de mon être.

Charlote est une héroïne tragique qui fascine l’auteur. Anne Frank appartient à la littérature et Charlotte Salomon à la peinture. Cet univers est totalement inconnu pour moi et ma lecture m’a permis de découvrir des artistes car j’ai ressenti le besoin de voir leurs oeuvres afin de mieux comprendre ce personnage au destin tragique.

Les vers libres courent sur les pages blanches nous entrainant toujours plus dans la tragédie. Le train est en marche et il est impossible de l’arrêter tout comme ma lecture. On sait tous vers quoi la nazisme a tendu, on sait donc à quoi s’attendre mais l’émotion est toujours intacte.
Cependant, toute la famille de Charlotte semble atteinte de la mélancolie et le suicide, un fin libératrice. Alors si Charlotte n’avait pas succombé à la guerre, aurait-elle suivi le chemin déjà tracé pour elle? Pour moi c’est une certitude ; ou en tout cas c’est ce qu’à exprimé l’auteur dans ses vers au travers des personnages secondaires ayant rencontrés Charlotte et qui mettent sa folie sur le compte du génie.

Je ne peux que conseiller ce roman. L’émotion y est pure et sans fioriture.

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Notes Très bonne lecture


13 réflexions sur “Charlotte de David Foenkinos – Un drame poétique

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