Une saison à Longbourn de Jo Baker – Un portrait de la domesticité captivant

Collection La cosmopolite (Stock) - Année 2014 396 pages
Collection La cosmopolite (Stock) – Année 2014
396 pages

Le 20 mars nous fêtions l’arrivée du printemps mais également la journée du bonheur. Grâce à l’opération masse critique de Babelio et aux éditions Stock, j’ai eu la surprise de recevoir « Une saison à Longbourn » de Jo Baker. Ce livre sort le 2 avril, c’est à dire aujourd’hui. Je n’ai qu’un conseil à donner : foncez l’acheter!

Pour ceux qui suivent le blog, vous connaissez mon amour pour Jane Austen et son roman « Orgueil et préjugés ». Vous savez également que j’adore lire des austeneries. C’est, donc, avec beaucoup d’impatience que j’attendais sa sortie, alors imaginez l’effet que cela m’a fait de pouvoir le lire avant tout le monde… il a presque fallu m’apporter mes sels! Peu importait mes révisions, je n’avais qu’une envie le lire.
De plus, comment résister à cette couverture toute en douceur qui est une véritable tentation.

Sur le domaine de Longbourn, vivent Mr et Mrs Bennet et leurs vénérables filles, en âge de se marier.
À l’étage inférieur veillent les domestiques. Personnages fantomatiques dans le célèbre roman de Jane Austen, Orgueil et préjugés, ils deviennent ici des êtres de chair et de sang qui, du matin au soir, astiquent, frottent, pétrissent et vivent au rythme des exigences et des aventures de leurs bien-aimés patrons. Mais ce que les domestiques font dans la cuisine, sans être observés, pendant qu’Elizabeth et Darcy tombent amoureux à l’étage, relève d’eux seuls… Une histoire d’amour peut en cacher une autre, et qui sait quel secret enfoui risque de resurgir.

Jo Baker précise dans sa note en fin de livre que « Les principaux personnages de Longbourn ont une présence fantomatique dans Orgueil et préjugés ». A charge de revanche, cette fois-ci ce sont les principaux personnages d’Orgueil et préjugés qui apparaissent en arrière-plan afin de laisser toute la place, plus que méritée, aux domestiques.

L’auteur prend appui sur l’oeuvre de Jane Austen pour raconter sa propre histoire. Mais là où les autres austeneries ressemblent beaucoup à des fanfictions, « Une saison à Longbourn » s’émancipe et devient une oeuvre à elle toute seule. Et ce fut une véritable coup de cœur! Je suis véritablement tombée amoureuse de l’ambiance tranquille de la campagne, bercée par les activités de la domesticité de Longbourn mais également des personnages dont Jo Baker dresse avec une finesse remarquable leur caractère.

Les personnages d’Orgueil et préjugés, comme par exemple Elizabeth Bennet, sont vus au travers du prisme des domestiques ce qui altère considérablement les sentiments que j’ai pu avoir pour les protagonistes. Mon amour pour Lizzie a été mis à l’épreuve – légèrement seulement parce que je reste une fan inconditionnelle! – cette dernière ne s’intéresse que très peu l’héroïne, car pour Elizabeth sa position de domestique l’a rend immuable, acquise. Il n’y donc pas lieu de s’enquérir de ses sentiments.

Toute une intrigue se cache derrière l’étude des conditions de vie des serviteurs et de la place de la femme durant la Régence. Et celle-ci est entièrement au service des personnages puisqu’elle concoure à l’attachement ressenti pour eux. Le secret, depuis longtemps, enfouit n’est révélé que dans la troisième partie du livre et lie inexorablement le destin de la gentry et de la domesticité. L’un ne va pas sans l’autre. Et le livre explique très bien cette interdépendance.

Sarah est une jeune femme qui a été recueillie par Mrs Hill pour l’assister dans son travail. Elle est posée, réfléchie et surtout cultivée. A l’image de sa maîtresse, Sarah se laisse éblouir par les bonnes manières de Ptolémée et éprouve quelques préjugés envers James. On retrouve, ici, le schéma de base du roman de Jane Austen.
James quant à lui est un personnage hautement mystérieux et l’on ne vient à comprendre son comportement qu’à la toute fin.

Les sentiments sont très bien retranscrits. J’ai ainsi pu éprouver la perte de Sarah et de Mrs Hill lorsque James disparaît sans rien dire, mais également la solitude de Sarah lorsqu’elle est perdue dans la domesticité de Pemberley.

Une fois, le livre commencé, il est impossible de s’arrêter tellement la curiosité nous dévore. Et s’il n’y avait pas eu mes révisions en même temps, je n’aurais fait qu’une seule bouchée de ce roman. Mais cela a surement été un mal pour un bien puisque j’ai pu me délecter convenablement de la plume de l’auteure.

A l’image de la couverture, ce livre se déguste à l’heure du thé et sans précipitation de manière à savourer toutes les subtilités du récit. Je vous encourage donc à découvrir ce roman.

masse-critique-babelio

Notes Coup de coeur


4 réflexions sur “Une saison à Longbourn de Jo Baker – Un portrait de la domesticité captivant

    1. Je suis complètement d’accord, c’est un petit bijoux et c’est pourquoi je lui ai accordé mon coup de cœur 🙂

      J’aime beaucoup l’idée de la masse critique car on peut découvrir en avant première un livre et également de découvrir un livre qu’on aurait peut être pas acheté. Et dans ce cas-ci, cela aurait été dommage.

      Apparemment toutes les lectrices qui ont lu le livre, ont été ravi de leur lecture! Je n’ai pas vu encore de critique négative.

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      1. Je n’ai également lu que des avis positifs et quelque part je pense que d’avoir placé l’histoire du côté des domestiques rend ce roman complètement original et apporte un peu de fraîcheur et de nouveauté à l’oeuvre d’Austen dont on ne lit que des réécritures de plus ou moins bonnes qualités. Ici on a affaire à un vrai travail d’écriture et de création!

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